09 avril 2008

Chaînon manquant?


J'avais le goût d'écrire un beau petit article sur cette nouvelle grenouille qui n'a pas de poumons et qui a été découverte dans les jungles de Bornéo. Malheureusement, un début de rhume m'empêche de penser clairement alors, je préfère vous renvoyez directement à l'article en question qui est très intéressant!

Et maintenant, je vais allé soigner ce rhume afin qu'il se termine le plus rapidement possible!

04 avril 2008

Nuancer sans contredire!

En lisant le dernier article de Dan (mon hôte sur ce blog), « Le hasard ou la finalité? », j’ai cru bon chercher à préciser quelques petites choses qui ne vont pas à l’encontre de ce qu’il a mentionné, mais qui par expérience ont pu être source de confusion dans des débats entre créationnistes et évolutionnistes auxquels j’ai pu assister par le passé.

C’est sur la notion de « hasard » que j’aimerais revenir. Quand nous parlons du « hasard », nous référons à un processus totalement aléatoire qui donnera un résultat imprévisible. Les études statistiques permettent de faire des calculs de probabilité pour estimer les chances qu’un phénomène se produise. Ces ainsi que certains créationnistes comme ceux-ci en arrive à la conclusion que la probabilité que l’évolution se produise « par hasard » ou par un processus purement aléatoire serait de 10-484, c'est-à-dire 0.

Or, la question est de savoir si le processus de l’évolution des espèces est purement aléatoire… la réponse est non! En effet, nous ne sommes pas en présence d’un grand sac d’éléments chimiques que la nature brasse constamment pour soudainement en sortir un organisme complexe, la nature est plus sophistiquée que cela, elle « bricole ».

Dans un premier temps, il faut distinguer le rôle des mutations génétiques dans le processus de l’évolution de celui de la sélection naturelle. Les mutations sont effectivement un élément important de l’évolution des espèces, celles-ci se produisent de façon aléatoire et comme l’expliquait Dan, elles doivent être « sélectionnée » pour pouvoir se perpétuer au sein de l’espèce. Ceci peut donner un « boost » à l’évolution de l’espèce en la faisait évoluer de façon plus rapide sur quelques générations. Cependant, le moteur principal de l’évolution est la sélection naturelle. Cette sélection naturelle se produit continuellement par la simple fait que certains individus d’une espèce auront un succès reproducteur plus élevé dû à des caractéristiques physiques les avantageant (plus fort, plus rapide, plus joli (pensez au paon), comportement de survie plus adéquat selon l’environnement changeant…). Ces caractéristiques ne pas nécessairement issues d’une mutation génétique préalable mais elle font tout de même évoluer l’espèce.

Cette sélection naturelle se fait-elle donc par pur hasard? Non, bien entendu. Il s’agit du concept de « contingence » évoqué entre autre par le professeur Cyrille Barrette de l’Université Laval. En d’autres termes, on parle de hasard ET d’histoire, on traîne tous notre passé avec nous. Donc quand la sélection naturelle se met à l’œuvre, elle sélectionne des caractéristiques en fonction de ce qui est déjà en place, elle bricole avec les éléments disponibles. Il ne s’agit donc plus d’un processus parfaitement aléatoire, mais d’une certaine forme de « légaliberté ».

Donc pour en revenir à l’exemple des girafes, est-ce la résultante de mutations génétiques ou du mécanisme de sélection naturelle? Peut-être les deux, mais c’est la sélection naturelle des individus au sein de l’espèce ayant déjà un coup naturellement plus long qui leur a permis d’exploiter cette niche écologique d’une source de nourriture plus haute et difficilement accessible par les autres herbivores.

Comment perpétuer un mythe?

En titrant un article "Reptile remains found in oilsands resemble Loch Ness monster" ou en français, "Les restes d'un reptile trouvé dans des sables bitûmineux ressemble au monstre du Loch Ness" tel que trouvé dans un journal d'Halifax, le Chronicle Herald.

L'article traite de la découverte d'un fossile de reptile marin nommé Nichollsia borealis. Il s'agit d'un plésiosaure qui vivait dans la mer il y a plus de 100 millions d'année. Les ossements sont étonnamment bien conservés et surtout, ne sont pas écrasés comme il arrive souvent pour des fossiles marins. Le reptile a donc été retrouvé dans la position exacte où il est mort. L'article aborde le sujet de façon très sérieuse et rigoureuse.

Ce qui est dommage, pour un article du genre, c'est qu'en impliquant le terme "monstre du Loch Ness" dans le titre, on donne du crédit à ce genre d'histoire. Bon, est-il possible qu'une quelconque créature de ce type pourrait avoir survécu dans un lac en Écosse jusqu'à ce jour? Il est clair que je ne pourrais répondre de façon catégorique à cela surtout que dans le dernier siècle, nous avons aperçu des créatures, comme le coelocanthe que nous croyions disparu depuis des millions d'années. Cependant, à part quelques photos flous et une multitude de témoignage peu crédible dans l'ensemble, l'existence du monstre du Loch Ness n'a jamais été démontré.

Donc, le titre ne fait que perpétuer le mythe car, le commun des mortels qui n'a pas nécessairement les connaissances dans le domaine, croira tout simplement que le monstre du Loch Ness existe réellement puisqu'on y fait référence dans un article sérieux sur les restes d'une créature marine. De plus, on ne dit pas ici que Nessie (c'est le nom que l'on donne au monstre du Loch Ness) ressemble à un plésiosaure mais, bel et bien, que c'est ce dernier qui ressemble au monstre du Loch Ness, d'où l'illusion que Nessie est une créature réelle à part entière.

Dommage que le sensationnalisme du titre passe avant la rigueur scientifique de la nouvelle.

03 avril 2008

Le hasard ou la finalité?

Je suis en train de lire un article de la revue Science et Vie du mois de décembre 2007. On y parle du retour en force de l'idéologie créationniste en France. La France se croyait à l'abri de ce qui se passait aux États-Unis et dans une moindre mesure, au Canada et au Québec mais, ce n'est pas le cas. Il semble que la guerre qui se déroule en Irak depuis quelques années se répercute au niveau des idées en une guerre entre le christianisme et l'islamisme. Ce retour du créationnisme fait peur à beaucoup de monde. L'article de Science et Vie tente de s'expliquer la chose.

Il semble qu'une majorité d'individu ne comprenne pas la théorie de l'évolution de Darwin. Les gens la confondent en partie avec des idées qui avaient été véhiculées par une théorie précédente, soit celles d'un scientifique du nom de Lamarck qui a été le premier à évoquer l'idée d'évolution des espèces. Le problème avec sa théorie est qu'il considérait une finalité à l'évolution. L'évolution avait un but contrairement à la théorie de Darwin qui dit qu'il n'y a pas de but, que tout est dû au hasard en quelque sorte.

Lamarck prétendait entre autre que l'évolution permettait à un individu de s'adapter à son environnement et que c'est l'environnement qui dictait l'évolution d'un trait de caractère. Un exemple souvent repris est celui du cou de la girafe. Si pour une raison quelconque les arbres plus petits venaient à manquer dans la savane et qu'il n'en resterait que des plus hauts avec des feuilles difficiles à atteindre, un animal verrait son cou s'allonger avec les générations suivantes pour s'adapter à ce nouveau facteur limitant. Comme si les gènes réagissaient en réponse à une pression exercée par l'environnement.
Darwin nous apprend plutôt que c'est le hasard qui permettra l'adaptation à ces arbres plus grand puisque les gènes, grâce à des mutations qui se produisent au hasard, amènent une diversité chez les individus d'une même espèce. Certains auront des cous un peu plus courts et d'autres, un peu plus longs. Le fait que les arbres courts disparaissent entraînera donc un avantage pour les animaux qui ont un cou plus long, ce qui leur assurera une meilleur survie et donc, une meilleur transmission de leurs gènes à la génération suivante.

Encore aujourd'hui, plusieurs personnes continuent de croire que parce que l'humain est passé par le stade d'animal qui se promenait à 4 pattes, pour ensuite se lever debout et développer une intelligence supérieur, que c'est nécessairement l'indication qu'il y a une direction à suivre, une finalité, un but. Ce n'est pas le cas. C'est au gré des hasards des mutations dans les gènes que l'humain s'est construit pour devenir ce qu'il est maintenant. Pourtant, on entend souvent des phrases du genre "Les dents de sagesse, certains n'en ont plus parce que l'humain ne les utilisent plus!". Ce genre de raisonnement est erroné.

Les créationnistes ne veulent y croire car, ils refusent d'accepter que le hasard puisse construire des organes comme un œil ou bien, un cerveau. Comment le hasard pourrait-il créé quelque chose de beau ou de fonctionnel? Pourtant, lorsque je m'amuse dans Google Earth, à regarder les déserts africains, on peut y voir des milliers de dunes... Celles-ci forment des dessins que je pourrais considérer comme de magnifiques oeuvres d'art. Pourtant, ni le vent, ni le grain de sable, n'a décidé de souffler ou de tomber dans une direction ou une autre. ils suivent des lois de la physique et au gré des hasards, finissent par créer quelque chose que l'on considère comme beau. C'est, à mon avis, la même chose qui se produit avec la vie. L'œil humain n'était à l'origine qu'une simple cellule qui réagissait au photon de lumière. La reconnaissance par une cellule d'une source de lumière, a donc permis à l'individu qui la contenait (probablement une variété de bactérie) d'avoir un avantage sur les autres individus, d'où le fait que le trait a été sélectionné et est resté. D'autres mutations dans les gènes de ces cellules ont amené un perfectionnement de ce nouvel organe qui est devenu avec le temps, l'œil tel qu'on le connaît, avec diverses variantes, selon les espèces (l'œil d'un aigle et celui d'un poulpe ne sont pas identiques). Tranquillement, au cours de millions d'année, chaque atomes, chaque molécules, chaque cellules, comme chaque grains de sable d'une dune, s'est mis en place pour créer quelque chose de beau et de fonctionnel mais, tout-à-fait grâce au hasard des mutations.