04 avril 2008

Nuancer sans contredire!

En lisant le dernier article de Dan (mon hôte sur ce blog), « Le hasard ou la finalité? », j’ai cru bon chercher à préciser quelques petites choses qui ne vont pas à l’encontre de ce qu’il a mentionné, mais qui par expérience ont pu être source de confusion dans des débats entre créationnistes et évolutionnistes auxquels j’ai pu assister par le passé.

C’est sur la notion de « hasard » que j’aimerais revenir. Quand nous parlons du « hasard », nous référons à un processus totalement aléatoire qui donnera un résultat imprévisible. Les études statistiques permettent de faire des calculs de probabilité pour estimer les chances qu’un phénomène se produise. Ces ainsi que certains créationnistes comme ceux-ci en arrive à la conclusion que la probabilité que l’évolution se produise « par hasard » ou par un processus purement aléatoire serait de 10-484, c'est-à-dire 0.

Or, la question est de savoir si le processus de l’évolution des espèces est purement aléatoire… la réponse est non! En effet, nous ne sommes pas en présence d’un grand sac d’éléments chimiques que la nature brasse constamment pour soudainement en sortir un organisme complexe, la nature est plus sophistiquée que cela, elle « bricole ».

Dans un premier temps, il faut distinguer le rôle des mutations génétiques dans le processus de l’évolution de celui de la sélection naturelle. Les mutations sont effectivement un élément important de l’évolution des espèces, celles-ci se produisent de façon aléatoire et comme l’expliquait Dan, elles doivent être « sélectionnée » pour pouvoir se perpétuer au sein de l’espèce. Ceci peut donner un « boost » à l’évolution de l’espèce en la faisait évoluer de façon plus rapide sur quelques générations. Cependant, le moteur principal de l’évolution est la sélection naturelle. Cette sélection naturelle se produit continuellement par la simple fait que certains individus d’une espèce auront un succès reproducteur plus élevé dû à des caractéristiques physiques les avantageant (plus fort, plus rapide, plus joli (pensez au paon), comportement de survie plus adéquat selon l’environnement changeant…). Ces caractéristiques ne pas nécessairement issues d’une mutation génétique préalable mais elle font tout de même évoluer l’espèce.

Cette sélection naturelle se fait-elle donc par pur hasard? Non, bien entendu. Il s’agit du concept de « contingence » évoqué entre autre par le professeur Cyrille Barrette de l’Université Laval. En d’autres termes, on parle de hasard ET d’histoire, on traîne tous notre passé avec nous. Donc quand la sélection naturelle se met à l’œuvre, elle sélectionne des caractéristiques en fonction de ce qui est déjà en place, elle bricole avec les éléments disponibles. Il ne s’agit donc plus d’un processus parfaitement aléatoire, mais d’une certaine forme de « légaliberté ».

Donc pour en revenir à l’exemple des girafes, est-ce la résultante de mutations génétiques ou du mécanisme de sélection naturelle? Peut-être les deux, mais c’est la sélection naturelle des individus au sein de l’espèce ayant déjà un coup naturellement plus long qui leur a permis d’exploiter cette niche écologique d’une source de nourriture plus haute et difficilement accessible par les autres herbivores.

3 commentaires:

Letodan a dit...

Excellente précision. Il est vrai que j'avais oublié d'introduire l'idée de bricolage à partir de ce qui existe déjà!

Aussi, une mutation peut apparaître et n'avoir aucun effet apparent sur l'individu d'une espèce. Elle sera peut-être sélectionné parce que l'individu en question possède d'autres avantages sur ses compétiteurs sans pour autant que ce soit la nouvelle mutation qui ait joué un rôle. D'autres mutations qui surviendront chez ses descendants ajoutés à celle qui était apparu initialement, pourrait engendrer alors l'apparition d'un nouveau trait (certains traits physiques sont régis par plus d'un gène) qui là, donnera une avantage à ce dernier.

TungsteneW a dit...

On est d'accord!
:-)

Anonyme a dit...

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